Service Minimum pour ou contre

Publié le par PHILIPPE

C'était une promesse  de Nicolas Sarkozy. Le service minimum. Le projet de loi vient d'être voté mais si il recueille 80% d'avis favorable auprès des usagers des transports, les syndicatts, eux, y sont farouchement opposés. Deux sujets fâchent la CGT et la CFDT: l'instauration d'un préavis individuel de 48 heures pour tout salarié gréviste et l'organisation dans l'entreprise d'un vote à bulletin secret au bout de huit jours de conflit socialdeux articles de cette loi provoquent la ire de la CGT et de la CFDT. Dans un communiqué, la fédération Force ouvrière-cheminots a dénoncé jeudi une "loi injuste, hypocrite et dangereuse".

Le projet de loi crée un "droit à l'information des usagers", en imposant aux entreprises de transport de faire connaître, au moins 24 heures avant le début de la grève, le service qui sera assuré durant celle-ci. Si ces prévisions ne correspondent pas à la réalité, la société de transport devra rembourser ses clients.

Les salariés, eux, devront désormais se déclarer grévistes au moins deux jours à l'avance. S'ils ne l'ont pas fait, ils ne pourront pas cesser le travail, sauf à risquer une sanction disciplinaire. Autre disposition du texte critiquée par les organisations syndicales: l'organisation dans l'entreprise d'un vote à bulletin secret au bout de huit jours de conflit social. ".

Les usagers des transports publics ne devraient pas constater beaucoup de changements en cas de grève dans les prochains mois, puisque le projet de loi n'instaure pas de service minimum au sens strict. Il renvoie sa définition et son organisation à des discussions au sein des entreprises concernées et avec les autorités locales

Les négociations devront être conclues d'ici janvier 2008, un amendement obligeant le gouvernement à adresser au Parlement avant le 1er mars 2008 un rapport sur "l'état des lieux de l'évolution du dialogue social dans les transports publics (...) et de leur impact sur l'amélioration de la continuité du service public".

Mais déjà des voix s'élèvent dans l'opposition dénonçant une "propagande gouvernementale". D'après le député socialiste Marc  Dolez c'est une tromperie,  "Le seul résultat, ce sera de porter une atteinte frontale à l'exercice du droit de grève". Pour Yves Cochet des Verts, l'engagement ne sera pas tenu.
L'opposition a fait savoir qu'elle saisirait le Conseil constitutionnel. Quant aux syndicats, bien décidés à contester ce texte, ils ont donné rendez-vous au gouvernement à la rentrée avec une menace à peine voilée de perturber  la Coupe du monde de Rugby, de quoi fâcher un  peu plus les français qui ne comprennent décidement pas pourquoi tant d'enervement autour d'un sujet qui fait pourtant la quasi unanimité.

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A
Je ne comprends décidément pas pourquoi l'instauration du service minimum perturberait  le droit de grève. Peut-être suis-je un peu naïve, mais il s'agit de deux choses (en fait) bien différentes. Le droit de grève s'applique aux travailleurs eux-mêmes ; le service minimum est à destination des usagers, donc par principe à des gens totalement  "extérieurs" au conflit. Ne confondons pas tout ! Pourquoi s'en prendre à des personnes qui ne sont pour rien dans ces histoires ? Une grève - que je sache - vise d'abord à "pénaliser" l'employeur, mais elle ne devrait jamais avoir pour but de prendre quiconque en otage. C'est de la plus haute injustice ! Il serait vraiment temps de trouver un autre moyen de pression...
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M
Ceux qui vivent  les transports au quotidien et non pas ceux qui ne les vivent pas et résonnent comme des cloches (et non pas raisonnent) sont bien d'accord sur le chiffon rouge qu'on agite mais qui ne résoudra rien de nos problèmes quotidiens.Du matériel décent et adapté, qui ne tombe pas en rade, c'est tout ce qu'il nous faut.M. Bussereau osera t il prendre un train de banlieue à la gare de l'Est, sans escorte et sans la présence des "ces messieurs des ministères"?Celà lui ouvrirait les yeux, mais on peut parier notre chemise que ça n'arrivera pas!
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M
Je suis bien d'accord, pour moi aussi il s'agit de brasser du vent pour donner l'illusion aux gens que tout va bien dans le meilleur des mondes. Le service minimum à la SNCF et à la RATP, ça existe déjà dans les faits. A la SNCF, il y a même tout un jeu de grilles horaires, de la plus proche du service normal à la plus réduite, déjà préparées, et il n'y a plus besoin "que" de sortir la bonne grille en fonction du nombre de grévistes prévus.A la limite, là où ça pourrait améliorer un peu les choses, c'est concernant l'information chez les autres transporteurs. Mais sur la consistance du service, ça ne devrait rien changer.
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M
Service minimum à la SNCF : le faux débat31 mai 2007 Les personnes voyageant fréquemment en train le savent parfaitement, les grèves n’empêchent pas les usagers de se déplacer.Les horaires sont parfois décalés du fait de la suppression de certains trains comme, par exemple, le train au départ de la gare de l’Est à 17h22 qui est fréquemment supprimé lors de conflits sociaux. Par contre, le 18h22 est toujours assuré.De la même façon, le train en partance de Reims vers Paris à 7h11 est toujours assuré tandis que le train de 7h40 est souvent supprimé.Bref, le service minimum est en quelque sorte assuré de fait.Une grève n’a jamais eu pour conséquence l’interruption totale du trafic ferroviaire (à part, peut-être en 1995).Le fameux débat sur le « service minimum » à la SNCF est donc totalement politique voire complètement démagogique. Il est en effet plus aisé de donner l’illusion de traiter les problèmes de transport en s’emparant de ce sujet qui attise les passions plutôt que de traiter les problèmes auxquels les usagers attendent des réponses claires et pragmatiques.Alors, pour notre part, nous proposons à Dominique Bussereau, Secrétaire d’Etat auprès du ministre d’Etat, chargé des Transports, de contacter les dirigeants de la SNCF pour qu’enfin les usagers voyagent dans des trains propres, à l’heure, avec suffisamment de places assises pour tout le monde, dotés d’une climatisation ou d’un chauffage fonctionnel, de personnels qualifiés, formés et professionnels.Un dossier autrement plus imposant que cette agitation politique qui n’est que poudre aux yeux.
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