Tranches de parcours
Voici le récit d'un usager de Meaux qui nous raconte, non sans humour (il en faut), les péripéties des voyages de ces derniers jours. Edifiant!
Je connais votre site depuis peu et je trouve que c'est une bonne chose qu'un tel média existe. J'espère que sa fréquentation va s'accroitre au fil du temps. Je vous laisse toutefois juger de l'utilité de la parution de mon texte ci-dessous
Je suis usager (C'est,semble-t'il, le terme officiel de la SNCF pour nous désigner, nous qui utilisons les trains de banlieue) de la ligne PARIS-MEAUX depuis 20 ans et je fais quotidiennement le trajet dans les liaisons directes.
Je subi par conséquent un petit peu moins de nuisances que les personnes qui empruntent les lignes déjà "sinistrées" évoquées dans ce site et déservies par les trains semi-directs.
Quelque part dans le site on peu lire que certains ont reconnus ne pas avoir de problème sérieux sur les directs : ce n'est plus tout à fait vrai aujourd'hui, les trains sont bien remplis : je voyage debout tous les matins et m'arrange pour arriver tôt le soir pour réussir à avoir une place assise.
L'épidémie gagne donc du terrain.
En voici quelques exemples :
Jeudi 26/04, le train 7141 de 17h27 Voie 12en gare de l'est s'est trouvé réduit à 8 voitures au lieu de 9 (une voiture condamnée - portes verrouillées).
Je suis monté dedans et j'ai eu la chance de trouver une place assise car déjà avec 9 voitures, faut pas s'attarder sous peine de voyager debout, alors avec 8, c'est la Bérésina.
5 minutes avant l'heure de départ, anonce automatisée (difficilement audible car le volume sonore n'est pas assez élevé pour que l'on puisse comprendre facilement ce qui est dit) : "Le train N° 7141 etc... etc...subira un retard de 15 minutes environ". (Rien que de très habituel ces temps derniers.)
5 minutes plus tard : la même annonce avec les mêmes 15 minutes de retard. (Si l'on compte bien, on prend 15 minutes toutes les 5 minutes)
Pendant ce temps là, le train commence a être bien bondé (il contient les usagers habituels plus les usagers du train suivant).
5 minutes plus tard, nouvelle annonce avec la même voix robotisée (Je l'aime bien cette voix car elle est toujours en train de s'excuser) : "Contrairement à ce qui a été anoncé, le train N° 7141 etc... etc... partira voie 11"
Panique générale, tout le monde descend !!! et traverse le quai vers la voie 11 où nous attend sagement un train de 8 voitures, donc même conditions de promiscuité assurées.
Et là, les derniers arrivés seront les premiers à trouver les places assises (et vice-versa) dans ce nouveau vaisseau (galère ?) car ils peuvent sortir du train plus rapidement que ceux qui sont parvenus aux places assises.
Au bout de quelques minutes, tout le monde est casé et alors que, chacun y va de son commentaire (Les galères transiliennes : Ca rapproche les gens - au sens propre surtout, et au sens figuré parfois), nous voyons deux agents SNCF se diriger vers la voiture de tête suivis quelques instants après de 4 membres de la police ferroviaire (On ne sait jamais, un voyageur en colère , ça peut être violent, un train complet de voyageurs, on y pense même pas).
Je n'ai pas su la raison de ce regain d'intérêts de la part de ces personnes pour notre pôôôvre train. Il semble que le train initial n'avait pas de condcuteur.
Pour finir, le convoi (là, ça m'évite une répétition) est finalement parti avec ses passagers tel le radeau de la méduse du célèbre tableau. (Quelle poèsie !!)
Arrivé un peu avant VAIRES, changement de voie et arrêt en gare de VAIRES pour laisser le passage à deux majestueux TVG, (un peu dédaigneux d'ailleurs les TGV, mais bon, on ne joue pas dans la même cour) soit 5 bonnes minutes supplémentaires à profiter du sauna généreusement offert par notre transporteur préféré.
Le "TRANSILIEN" (là aussi j'évite une répétition) est reparti avec quelques accélérations bien senties suivies de bonnes décélérations au niveau du tunnel de Chalifert (J'ai découvert à cette occasion qu'il était en courbe avec une voie en dévers, car à allure réduite, il n'y a plus de force centrifuge et : on tombe se retrouve complètement bancal.).
Arrivée finalement à Meaux où la pagaille habituelle n'a pas manqué d'avoir lieu (Là : on change de passagers, ceux qui sont arrivés essaient de descendre, un peu hagards, et ceux qui vont au delà de Meaux - beaucoup de lycéens - essaient de monter dans le serpent métallique (encore une répéttion évitée. La langue française est vraiment riche, il faut juste ne pas avoir honte de l'utiliser contrairement à certaines publicités).
J'ai malheureusement oublié de regarder l'heure d'arrivée donc j'ignore de combien de temps l'ensemble de ces plaisanteries ferroviaires à pu nous retarder pour rentrer chez nous.
Le lendemain (eh oui, il y a une suite) :
Donc le vendredi 27/04 , on nous refait le coup de la voiture condamnée (C'est une marotte ?).
Je soupçonne l'existence de tests de remplissage de train ainsi qu'une étude sur le comportement du béta... OUPS !!, des passagers en vue du chambardement des horaires qui semble se dessiner pour le 10 juin prochain. (Vous vous demandez pourquoi je parle du 10 juin. Pour faciliter le trafic des lignes TGV, il m'a semblé comprendre qu'à partir de cette date des "TRANSILIENS" vont être avancés et d'autre retardés . Pour ceux-là, ils risquent même d'être tellement retardés qu'il risque d' y avoir deux trains rassemblés en seul mais avec le même nombre de voitures ; faut pas rêver !!. Mais ce ne sont que des bruits que j'ai pu glaner de-ci de-là, rien de très sérieux, encore des usagers mécontents qui inventent des histoires probablement).
Bon, je reviens à mon récit.
Heureusement qu'il y a les 35 heures !!! car le vendredi, certains "usagers" quittent plus tôt pour BONDER le train de 16h57. Donc sur le 17h27, c'est un peu moins "dense", il reste encore de la place mais faut pas trainer quand même. (Vous vous rappelez: 8 voitures au lieu de 9 : ça aide à voyager "sereinement")
Cette fois-ci le train est parti et arrivé à l'heure (Le conducteur doit vouloir lui aussi commencer son week-end plus tôt. C'est normal, il travaille pour vivre et probablement pas l'inverse.)
A MEAUX, je decends du train (j'ai pas pu l'éviter celle-là) dans les mêmes conditions que la veille, et je me dirige vers la sortie de la gare. En chemin, je croise deux agents de la SNCF et je ne résiste pas à l'envie de leur indiquer qu'il y a une voiture condamnée et que cela n'est pas fait pour "arranger les usagers".
En même temps, je leur demande quelle est la raison de cette pratique de verrouiller l'accès d'une voiture.
"- C'est parce que des portes sont probablement en panne, donc par sécurité la voiture est interdite aux voyageurs."
Suite à cette réponse, je leur expose mon point de vue sur l'état du matériel et des moyens qui y sont consacrés.J'ai un peu vidé mon sac en leur disant que pour le TGV on sait trouver de l'argent mais pas pour les trains de banlieue. (en fait, faut pas dire "train de banlieue" : ç'est péjoratif, il faut dire "TRANSILIEN", c'est plus commercial, plus moderne, plus enrobé, ça ne change pas la qualité du transport, mais c'est mieux de dire "TRANSILIEN". Et puis, il faut bien justifier le travail du bureau d'études en communication. Vous savez, celui qui cultive des petites bestioles roses avec un gant M.....A (ceux avec lesquels on fait la vaisselle) sur la tête et qu'il appelle des "idées". D'ailleurs, il vaut mieux mettre des gants pour faire avancer les escargots qui "bavent" à plus de 570 Km/heure.)
Je reprends (petit rappel : Je suis en gare de MEAUX avec deux agents SNCF).
L'une des deux personnes, très gentille mais embarrassée, me répond qu'il ne s'agit pas des mêmes budgets, que les choses sont ainsi et que surtout elle n'y peut rien dans les malheurs qui nous frappent.
Elle me conseille de faire des réclamations à la SNCF pour que ces problèmes soient davantage pris en compte.
Au terme de cette discussion, je crois comprendre qu'il n'y a pas assez de réclamations pour que les choses bougent et pour que les problèmes soient pris en compte par les décideurs de la société qui nous transporte.
Donc voilà, si l'on veut que ça change, il faut peut-être assiéger le bureau des réclamations.
Fin du récit.
Petite considération écologique :
Alors que l'on nous incite (pour ne pas dire culpabilise) à davantage employer les transports en commun pour préserver la planète :
- Comment peut-on être motivés pour le faire avec des conditions de transports dégradées telles que celles que nous vivons actuellement ? (Nous sommes, au 3ème millénaire, moins bien lotis qu'au deuxième)
A la longue, par lassitude, on finit par prendre sa voiture et l'on se dit "au diable la pollution, j'irais plus vite en voiture et je serais à l'heure à mon rendez-vous ou au bureau ; le patron ne me fera pas remarquer que je suis ENCORE en retard ; Ce soir, je pourrais récupérer les enfants à l'heure et sans pleurs, etc, etc..." La liste est longue.
Il faudrait arrêter de nous tenir un double langage : celui de l'écologie et celui de la rentabilité (Notion, qui, à mes yeux, n'est absolument pas justifiable et tolérable quant on parle de service public).
J'espère ne pas vous avoir lassé avec mes disgretions et remercie ceux qui auront eut le courage de me lire jusqu'au bout. Je souhaite simplement, comme beaucoup d'entre nous je suppose, que les choses s'amélioreront mais je reste inquiet tout de même en ce qui concerne "l'aménagement" des horaires dès le 10 juin. Quels gants M....A nous ont-ils réservé ?.
PHD
Sans commentaire!